« Ce label Swiss Olympic est une belle reconnaissance de la qualité du travail fourni »

Le Dr Michel Hunkeler, médecin chef de service du Centre de médecine du sport du RHNe.

Le Centre de médecine du sport du RHNe offre, sur le site de Landeyeux, une prise en charge médico-sportive personnalisée pour la réadaptation et la préparation d’athlètes amateurs-trices et de haut niveau. Il a obtenu le 9 décembre dernier, le « Sport Medical Base approved by Swiss Olympic ». Ce label, remis par la faîtière du sport suisse tous les quatre ans, récompense les centres médicaux qui s’engagent en faveur du sport de performance de la relève et de l’élite suisse. Pour l’obtenir, ils doivent remplir un cahier des charges exigeant, disposer d’équipements de pointe et consacrer un nombre important de journées d’engagement à une fédération membre de Swiss Olympic ou à une équipe de ligue nationale A.

Médecin chef de service du Centre de médecine du sport du RHNe, le Dr Michel Hunkeler se réjouit de cette reconnaissance et explique ce que ce label changera pour la structure.

Que représente l’obtention du label Swiss Olympic ?

Dr Michel Hunkeler : Nous sommes très fiers de l’avoir obtenu, car il souligne la qualité de notre travail en médecine du sport. Au quotidien, nous avons désormais la possibilité d'accueillir les patients en possession de la carte Swiss Olympic. En Suisse, elle est remise aux athlètes d’élite et aux espoirs. Une fois en possession de cette carte, ils obtiennent un accès prioritaire aux centres de sport reconnus par Swiss Olympic.

Qui compose l’équipe pluridisciplinaire du Centre ?

Avec le Dr Bülent Konuk, nous sommes deux médecins spécialistes du sport. Il y a également une cheffe de clinique médecin, Dre Marie Thévenon, deux physiothérapeutes spécialisés, Mickaël Kuchly et Joao da Costa Dias, un physiologiste de l’effort, Jeremy Barfuss, et une diététicienne, Laura Palmieri.

Quelle est l’histoire de ce service ?

Il a été créé en 2007. Nous ne remplissions à l’époque pas tous les critères pour être certifiés par Swiss Olympic. Il fallait notamment deux physiothérapeutes reconnus comme physiothérapeutes du sport et deux médecins reconnus comme médecins du sport. En 2019, le Centre a rempli tous les critères et nous avons postulé pour ce label l’année suivante. Grâce à cette candidature, nous sommes mieux structurés, avec des physiothérapeutes spécifiques dédiés, une diététicienne et un physiologiste de l'effort, Jeremy Barfuss, qui a aussi géré le projet.

Comment se passe la prise en charge des sportives et sportifs non-professionnel-le-s?

Le Centre est ouvert à toute personne souhaitant se mettre au sport, améliorer sa façon d’en faire ou ses performances. Nous offrons des conseils, proposons des bilans avec le physiologiste de l’effort pour débuter ou reprendre une activité physique de façon raisonnée et raisonnable. Suivant les situations, nous réalisons également un check-up médical afin d’exclure toute contre-indication à l’activité sportive et les physiothérapeutes prennent en charge les blessés.

Quelles prestations sont prises en charge par la LAMal ?

Les consultations médicales et les traitements de physiothérapie le sont, mais pas les conseils d’entraînement, les tests d'efforts et les évaluations de nutrition. La situation évolue petit à petit dans différents pays où l’on vise à pouvoir prescrire de l'activité physique, comme on prescrit des médicaments, afin qu’elle soit prise en charge. Je pense que cela pourrait être l’avenir, mais malheureusement ce n’est pas encore prévu en Suisse.

Vous avez été labellisé le même jour que le Centre de médecine du sport de l’Hôpital de la Providence. Existe-t-il une concurrence entre les deux centres ?

Non, je dirais plutôt une complémentarité. Il y a suffisamment de sportifs d’élite dans le canton pour avoir deux centres de médecine du sport. De plus, chacun a ses sports de prédilection. Au RHNe, où nous disposons de toutes les compétences professionnelles à l’interne sur le site-même du Val-de-Ruz, c'est surtout le volley, les sports d’endurance, le basket junior, le ski de piste et de fond. Nous collaborons par exemple avec la 1ère équipe du club de volleyball féminin du NUC qui évolue en ligne nationale A et les jeunes du Giron jurassien des clubs de sports de neige. La Providence est davantage axée sur le football notamment.

Qu’est-ce qui vous a attiré dans la médecine du sport ?

Pratiquant la course à pied depuis l’âge de 10 ans, j’ai toujours été intéressé par le fonctionnement du corps humain, ce qui m’a conduit à faire d’abord une formation de maître d’éducation physique pour devenir prof de sport. Puis, je suis parti dans la médecine. Dans ma pratique, j'ai pu en quelque sorte combiner ces deux métiers et ainsi amener ma contribution au suivi et à la prise en charge des sportifs.

Pour en savoir plus :

« Sports d’endurance : performance-prévention-pathologie » 

La prochaine conférence publique des Jeudis du RHNe, le 19 janvier à 19h à l’Auditoire du site de Pourtalès, sera consacrée au travail du Centre de médecine du sport sous l'angle des sports d'endurance.