« La préparation a été adaptée à mon métier de soignante »

Joëlle Erard-Zuber (à droite) a terminé la Patrouille des Glacier en pleine forme grâce à un suivi du Centre du sport du RHNe. Témoignage

Lorsqu’elle évoque sa participation à la Patrouille des Glaciers 2022, en avril dernier, Joëlle Zuber-Erard a les yeux qui pétillent : « J’ai eu du plaisir du début à la fin. C’est ce que je souhaitais atteindre quand je me suis lancé dans cette aventure ! Ce n’était pas forcément évident car même si le sport faisait partie de mon quotidien, je n’étais pas dans une réelle progression. »

Dans sa quête du dépassement de soi, l’infirmière spécialisée en soins palliatifs a décidé de s’offrir un suivi sur mesure. « Sur conseil de la Dre Yolanda Espolio, j’ai contacté le Centre du sport du RHNe, situé sur le site du Val-de-Ruz. Fin janvier, j’ai commencé par faire un test à l’effort. Sur cette base, Jeremy Barfuss, physiologiste du sport, m’a préparé un plan d’entraînement sur 12 semaines conçu spécifiquement pour mon objectif – 29 kilomètres et 2200 mètres de dénivelé positif. Tous les vendredis, je recevais le programme pour la semaine à venir, avec quatre entraînements hebdomadaires. »

Le planning mis en place permet à l’aspirante patrouilleuse de conjuguer au mieux entraînement, vie professionnelle et vie familiale. La semaine, elle alterne course à pied – souvent en montée – et spinning, avec une longue sortie à ski le week-end. « Ce planning était modifiable ou comportait des alternatives lorsque je travaillais le week-end. Jeremy a adapté l’entraînement en fonction de mon métier de soignante, mais aussi de mes préférences. Les séances de spinning de 40 minutes m’ennuyaient. Il m’a proposé autre chose. Le plaisir est vraiment la clé. »

Joëlle Erard-Zuber s’est rapidement rendue compte qu’elle avait pris de mauvaises habitudes. « Avant, je faisais souvent le même tour de course à pied, toujours au même rythme. J’ai appris à faire de l’endurance de base en alternance avec des intervalles à haute intensité. Cela m’a permis de réaliser des progrès au-delà de mes espérances. »

L’infirmière domiciliée à La Chaux-de-Fonds souligne la nécessité d’être hyper motivée pour se lancer dans un tel défi. « J’ai fait des sorties de course à pied à jeun à 5h30 du matin pour pouvoir me rendre à mon travail à La Chrysalide à 7h. Ce n’était pas toujours facile, bien sûr. Mais j’avais un contrat moral avec Jeremy. Après chaque entraînement, il recevait mes données physiologiques, ainsi que mon ressenti, envoyés via l’application Training Peak». 

Hormis une blessure suite à une chute à ski, qui a entraîné une adaptation du programme d’entraînement, tout s’est déroulé selon le plan prévu. « Avec mes coéquipières Stéphanie et Claudine, nous avons réalisé un temps de 8h21 pour relier Arolla et Verbier, pile dans la fourchette que nous nous étions fixée: entre 8h et 9h. »

Joëlle Erard-Zuber tire profit de sa préparation hivernale ce printemps en participant au BCN Tour. « J’ai de la facilité dans les montées et j’arrive à l’arrivée sans forcer. C’était très différent lors de mes participations il y a quatre ou cinq ans. C’était la « cata » ! Après une étape, j’avais tellement mal aux jambes que je renonçais à faire la suivante. Physiquement, grâce à ma préparation, je me sens deux fois mieux. »