Mal de montagnes : quand l’altitude met le corps à l’épreuve

Date de publication : 28.10.2025


 

Le RHNe propose une consultation spécialisée pour prévenir les risques.

La montagne attire toujours plus d’adeptes. Trekkings, alpinisme, voyages d’expédition : l’altitude fascine. Pourtant, au-delà de 2 500 mètres, la pression en oxygène diminue et l’organisme doit s’adapter. Quand cette adaptation échoue, le mal aigu des montagnes (MAM) apparaît. Il touche environ 10 à 25 % des personnes à 2 500 mètres et jusqu’à 85 % entre 4 500 et 5 500 mètres.

Le MAM se manifeste par des maux de tête, une fatigue inhabituelle, des nausées, des vertiges et des troubles du sommeil. Ces symptômes surviennent souvent après une ascension trop rapide. Ils doivent être pris au sérieux, car ils peuvent évoluer vers un œdème cérébral de haute altitude, complication grave pouvant être mortelle. En cas de malaise, il est essentiel de s’arrêter, de se reposer, de bien s’hydrater et de prendre un anti-inflammatoire. Si les troubles persistent, la seule solution efficace reste la redescente.

Une autre complication possible est l’œdème pulmonaire de haute altitude. Il apparaît en général au-dessus de 4 000 mètres et provoque un essoufflement marqué, parfois accompagné d’expectorations rosées. Là encore, il faut redescendre sans attendre. Dans certains cas, l’utilisation d’oxygène ou d’un caisson de recompression peut être nécessaire en attendant la descente.

Nous ne sommes pas tous égaux-ales face à la montagne. Les jeunes, souvent prompts à gravir les pentes, sont plus exposé-e-s car leur ascension est rapide. Les personnes migraineuses ou atteintes de maladies respiratoires chroniques peuvent également mal tolérer le manque d’oxygène. Enfin, ceux-celles qui ont déjà souffert d’un mal de montagnes présentent un risque accru de récidive.

La prévention repose avant tout sur la lenteur. Monter progressivement permet au corps de s’acclimater. Une pré-acclimatation, voire un traitement préventif, peut aussi être envisagé avant une expédition à haute altitude.

Pour accompagner les passionné-e-s comme les patient-e-s fragiles, le service de pneumologie du RHNe propose depuis début octobre une consultation de médecine d’altitude sur le site de Pourtalès. Créé à l’initiative de la Dre Kirsten Holthof, cheffe de clinique, elle s’adresse autant aux personnes en bonne santé qui préparent un séjour en montagne qu’à celles souffrant de pathologies respiratoires souhaitant voyager ou prendre l’avion. Cette consultation permet d’évaluer les risques, de simuler différentes altitudes grâce à un test d’hypoxie, et de déterminer si un apport d’oxygène est nécessaire.

Grâce à des conseils personnalisés et des évaluations précises, chacun-e peut apprendre à mieux connaître ses limites et profiter de la montagne en toute sécurité. Car si l’altitude fait rêver, elle demande aussi prudence et respect du corps.

Pour plus d’informations : service de pneumologie au 032 713 36 09 ou par courriel pneumologie@rhne.ch.