Patients en attente de placement: l'hôpital est démuni
Patients en attente de placement: l'hôpital est démuni
Par Muriel Desaulles, directrice du site de Pourtalès
Le printemps est arrivé avec son lot de soleil, de fleurs naissantes et de chants d’oiseaux. A l’hôpital, le dispositif est saturé. Activité opératoire importante, gros niveau d’activité lié à des situations chroniques péjorées, encore une quarantaine de cas Covid et grandes difficultés pour organiser les sorties se combinent pour conduire à une gestion quotidienne des flux extrêmement tendue et complexe.
Après deux ans de crise Covid, le répit attendu ne se produit pas. L’activité de rattrapage répond à un besoin de santé de la population et c’est le cœur métier de l’hôpital. En revanche, les difficultés d’organisation des sorties pour des patients ne nécessitant plus de soins hospitaliers nous obligent à prolonger leur séjour à l’hôpital (28 patients concernés fin mars). Situation doublement insatisfaisante dans la mesure où d’une part la prise en charge qui est proposée aux patients n’est pas bien adaptée à leurs besoins et que d’autre part le nombre de lits équivalent n’est pas disponible pour d’autres patients.
Tous les acteurs du réseau (RHNe, AROSS, EMS) se mobilisent pour trouver une solution adaptée à chaque situation. Le nombre de lits en EMS vient toutefois contraindre les possibilités d’aval. L’hôpital, en bout de chaîne, n’a d’autre possibilité que de limiter son activité élective pour diminuer la pression sur le dispositif. Avec pour conséquences notamment le report d’interventions et son impact pour les patients concernés, sans parler des conséquences financières dans un contexte lui aussi très tendu.
Le printemps ne se résume donc pas aux fleurs naissantes et aux chants d’oiseaux à l’hôpital, qui n’a toutefois pas toutes les cartes en mains pour réduire la pression dans son propre dispositif.
Le haut niveau d’activité a des conséquences pour l’ensemble des équipes. Nous sommes pleinement conscients des efforts que cela vous demande. Nous poursuivons nos contacts avec les autorités pour les sensibiliser à la problématique.