Des apprenti-e-s passionné-e-s... et un label Swiss Olympic !

Date de publication : 26.11.2025

En 2024, l’engagement d’Ilan Reina Maccio, apprenti employé de commerce et footballeur d’élite, a permis au RHNe d’obtenir pour la première fois le label Swiss Olympic « Entreprise formatrice favorable au sport de performance ». Cette distinction met en lumière la filière cantonale Sports-Arts-Apprentissage, à laquelle appartiennent plusieurs apprenti-e-s du RHNe, dont la danseuse Maeva Picci.

Le label Swiss Olympic « Entreprise formatrice favorable au sport de performance » (SAA) distingue les employeurs qui proposent des conditions adaptées aux jeunes athlètes d'élite. C’est le cas d’Ilan Reina Maccio, footballeur et apprenti employé de commerce au RHNe. C’est donc grâce à son engagement dans l’institution, en 2024, que le RHNe a reçu, cette année et pour la première fois, le label Swiss Olympic. Pour concilier vie professionnelle et sport de haut niveau, Ilan est intégré à la filière cantonale Sports-Arts-Apprentissage, tout comme deux autres apprenties du RHNe. Parmi elles : Maeva Picci, danseuse contemporaine.

Pour Valérie Delvaux, responsable du service de formation du RHNe, l’obtention de la certification Swiss Olympic est une belle reconnaissance pour l’institution. Accueillir des apprenti-e-s de la filière SAA constitue un véritable engagement, qui demande une grande flexibilité de la part de l’employeur. « Le rythme de ces jeunes est très exigeant : entre l’école, l’entreprise et les entraînements ou répétitions, ils doivent sans cesse trouver un équilibre, explique-t-elle. Notre priorité, c’est qu’ils obtiennent leur CFC sans renoncer à leur passion. Cela implique parfois d’adapter les horaires, d’offrir davantage de souplesse ou de mobiliser la médecine du travail pour un soutien plus ciblé — toujours sans perdre de vue le fil rouge de la formation. » Et le résultat est au rendez-vous : « Ces jeunes font preuve d’une rigueur, d’une organisation et d’une maturité remarquables, qui se reflètent directement dans leur travail. Nous avons donc tout à gagner de collaborer avec eux. »

Ilan : un rythme intensif, un projet clair

À 17 ans, Ilan concilie sa 2ᵉ année d’apprentissage d’employé de commerce au RHNe avec un engagement footballistique particulièrement exigeant. Membre du Team AFF-FFV Fribourg (structure de formation cantonale pour les footballeurs d’élite du canton de Fribourg), il s’adonne à sa passion six jours par semaine. Pour suivre le rythme sans sacrifier sa formation, Ilan bénéficie d’aménagements d’horaires ainsi que d’une dérogation scolaire lui permettant d’étudier à Fribourg plutôt qu’à La Chaux-de-Fonds : « Trouver une entreprise d’accord de jouer le jeu a été compliqué. Au RHNe, j’ai eu beaucoup de chance : on est vraiment derrière moi », confie-t-il. Celui qui rêve de jouer un jour à la Juventus de Turin a pourtant vécu une première année d’apprentissage compliquée : « Il a fallu trouver un rythme. C’est le cas aujourd’hui. J’arrive même à sortir le week-end avec mes amis. »

Maeva : trouver sa voie entre danse et apprentissage


Maeva Picci lors d'une représentation.

Parmi les apprenti-e-s SAA du RHNe, Maeva Picci, 21 ans, illustre parfaitement cet équilibre délicat entre formation professionnelle et engagement artistique. Apprentie employée de commerce à Pourtalès, elle poursuit parallèlement ses activités au Melinda Dance Center, avec environ 8 heures d’entraînement par semaine — davantage en période de spectacle. « La danse a toujours fait partie de ma vie. En plus des entraînements, le jeudi, je donne des cours : je dois donc partir plus tôt du travail, et au RHNe, ça n’a jamais été un problème », raconte-t-elle. L’institution lui accorde également une semaine de vacances supplémentaire lorsqu’elle part à l’étranger pour des projets artistiques. Ses journées sont bien remplies, souvent jusqu’à 20h ou 21h, mais Maeva avance avec le sourire : « Cette flexibilité change tout. Je sais que je suis chanceuse. Une fois mon apprentissage terminé, j’aimerais rester encore deux ou trois ans au RHNe, puis poursuivre ma formation car je n’envisage pas de faire de la danse mon métier », précise-t-elle.

Une structure qui fait grandir

Au cœur de la filière SAA, rattachée au service cantonal des formations postobligatoires, se trouve Yann Cattin, coordinateur cantonal. Ancien hockeyeur ayant lui-même mené sport et apprentissage de front, il connaît intimement les défis auxquels ces jeunes sont confrontés : fatigue, gestion des horaires, pression scolaire, tensions entre exigences professionnelles et ambitions sportives ou artistiques : « Mon patron me laissait partir quand j’avais entraînement, se souvient-il. Aujourd’hui, mon rôle est de structurer ces situations, ce qui, à l’époque, reposait uniquement sur la bonne volonté de quelques personnes. »

Depuis 2023, le canton a instauré des conditions-cadres pour les formations postobligatoires : un règlement unifié, une commission d’évaluation, des critères précis pour intégrer la filière. Yann Cattin assure le lien entre école, entreprise, parents et sportif-ve : « Certains jeunes, je les vois très régulièrement. D’autres, presque jamais — ça veut dire que tout roule », sourit-il. Selon lui, les bénéfices sont immenses : « Le sport ou l’art développent des compétences incroyables : organisation, gestion du stress, discipline, endurance. Ces jeunes arrivent dans la vie professionnelle avec une maturité unique. Ils ressortent généralement du lot. » Et de renchérir : « L’engagement du RHNe auprès de ces jeunes, pour les accompagner dans leur projet sportif ou artistique, est remarquable. »

Un canton engagé

À l’heure actuelle, 27 jeunes suivent un apprentissage avec le dispositif SAA et 18 entreprises du canton sont labellisées Swiss Olympic pour cette année scolaire 2025-2026. Le RHNe fait partie des employeurs pleinement engagés dans cette filière, convaincu qu’elle représente une formidable opportunité pour des jeunes talents… et une richesse humaine pour l’institution.