Par Léonard Blatti, directeur des finances et directeur du Centre des services transversaux (CST)

Au 1er janvier 2026, le paysage tarifaire suisse connaîtra une transformation majeure avec l’entrée en vigueur du TARDOC et des forfaits ambulatoires. Cette réforme, attendue de longue date, marque un changement fondamental dans la manière dont les prestations ambulatoires seront valorisées dans notre système de santé, pour les hôpitaux comme pour les médecins installé-e-s.

Il ne s’agit pas d’un simple ajustement technique, mais bien d’une refonte complète qui concerne tous les établissements hospitaliers du pays, sans exception. Le passage au TARDOC et aux forfaits ambulatoires implique une nouvelle logique de tarification, de nouveaux référentiels et, possiblement, une nouvelle manière de penser notre activité.

Conscient-e-s de l’ampleur du défi, nous avons déjà engagé un travail préparatoire conséquent. L’enjeu est double : s’approprier ces nouveaux outils tarifaires et garantir une transition fluide, afin d’être pleinement opérationnel-e-s dès le jour J. Ce travail implique l’ensemble des équipes – médicales, soignantes, administratives – et nécessite une coordination étroite entre les différent-e-s acteur-rice-s internes et externes. Notre fournisseur de la solution Opale joue également un rôle important dans cette transition.

Un des principes annoncés de l’introduction de la nouvelle structure tarifaire est celui de la neutralité des coûts : le passage à ce nouveau tarif ne devrait, en théorie, pas alourdir la charge financière globale. Mais, prestataire par prestataire, cette neutralité reste à confirmer et constitue un enjeu conséquent pour le RHNe. Les outils actuellement disponibles comportent encore des erreurs, et ne permettent pas une simulation fiable et complète des impacts économiques.

Ce changement tarifaire n’est pas une simple évolution technique. Il s’inscrit dans un mouvement plus large, préparant l’introduction du financement uniforme des prestations ambulatoires et stationnaires (EFAS). La répartition du financement entre assurances-maladie et cantons sera ainsi revue, en principe en 2028. L’objectif est clair : assurer une meilleure cohérence entre les soins dispensés en ambulatoire et ceux réalisés en stationnaire, tant du point de vue médical qu’économique. Le TARDOC et les forfaits ambulatoires en sont les premières pierres concrètes.

Ces modifications du paysage tarifaire national sont particulièrement importantes pour le RHNe qui entend renforcer ses activités ambulatoires comme annoncé dernièrement par notre président. Il s’agira de doser savamment ce virage ambulatoire dans un contexte mouvant et s’inscrivant dans un principe général de neutralité des coûts. Et il s’agira de chercher à réduire notre sous-couverture tarifaire pour soutenir cette tendance.

Ce virage tarifaire est structurant. Il conditionnera notre capacité à continuer d’offrir des soins de qualité à la population neuchâteloise tout en assurant la viabilité économique de notre hôpital. C’est pourquoi nous mettons tout en œuvre pour que cette transition soit une réussite collective. Tout-e-s ensemble, avec rigueur, anticipation et engagement, nous serons prêt-e-s.